A Évreux, la «chocolartiste» Ganokpan Godeau propose un chocolat artisanal, sans colorants, conservateurs ou arômes artificiels. Reconversion réussie pour cette Thaïlandaise qui aimerait faire découvrir la production de son pays.
En blouse noire de travail, Ganokpan Godeau emballe un paquet de mendiants et le tend à sa cliente. Depuis 2016 et son arrivée en France, l’ex-professeur de mathématique originaire de Thaïlande s’est inventé une nouvelle vie comme artisan chocolatière, après avoir découvert la passion des Français pour ce produit.
Elle qui fut salariée du chocolatier normand Maison Auzou tient aujourd’hui sa propre boutique dans le centre-ville d’Evreux : « Chocolartiste », « une maison chocolatière franco thaïlandaise revendiquant son inscription dans la tradition de deux arts de vivre et de deux patrimoines culinaires ».
« J’aime bien manger du chocolat depuis toute petite », raconte-t-elle. Des membres de ma famille m’en ramenaient de voyage ». Mais, en Thaïlande, le climat chaud rend difficile la conservation de ces douceurs et le chocolat n’est pas entré dans les mœurs culinaires du plus grand nombre. « Au frigo, il prend l’humidité et blanchit ».
Adepte des produits locaux et des circuits courts
À son arrivée en France, Ganokpan Godeau découvre donc le métier de chocolatier et les boutiques spécialisées. « C’était magique d’en voir partout, même dans une petite ville ». Elle se renseigne et trouve une école à Rouen. Aujourd’hui, elle vend ses pâtes à tartiner, caramels ou pommes au chocolat sans colorants ni conservateurs et réfléchit aux moyens de se fournir directement en Thaïlande pour ses fèves de cacao.
Car la Thaïlande est une terre de production de cacao « et ce serait bien que ce soit un peu plus connu et que les gens en dégustent ». Ganokpan Godeau explique qu’il y existe des plantations dans le sud et le nord du pays : « La production de chocolat commence à s’y développer mais on en est au tout début du chemin ». Elle soutient les circuits courts, utilise beurre et crème normande pour ses produits et aimerait à partir de l’été « travailler avec une exploitation de fèves de cacao thaïlandaise » qu’elle connaît.
En plus de ses ventes en boutique, la jeune femme propose des ateliers pour les enfants « pour partager son savoir-faire » et s’est mise à la confection de pâte de fruits exotiques, rappelant là aussi ses origines.
Sources : Le Parisien
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